Certains, au sein du RDPC, ont l’art de se tromper de combat, d’aller souvent plus vite que la musique, de mettre la charrue avant les bœufs. Entre ceux qui mettent les peaux de bananes sous les pieds du secrétaire général tout en prétendant soutenir le Président national et ceux qui affaiblissent le Parti et claironnent leur fidélité au Président de la République, la liste est très longue. Les uns et les autres, adeptes du grand écart, du paradoxe et de la contradiction, ne se rendent même pas compte de ce que leur comportement frise la schizophrénie. En tout cas, ils n’en ont cure; la plupart ne savent pas ce qu’ils font et d’autres obéissent à des commanditaires tapis dans l’ombre qui militent et agissent davantage pour des intérêts personnels. À cette liste bien longue de fauteurs en eaux troubles où pataugent des dauphins impatients et des requins impitoyables, s’ajoutent ceux qui vont souvent plus vite que la musique. Vous leur parlez d’un congrès, ils ne s’intéressent qu’à la future liste des entrants et des sortants au comité central ou au Bureau politique; vous leur parlez de la validation du sommier, ils ne pensent qu’au renouvellement des bureaux des organes de base.
Le RDPC entame samedi prochain sur le terrain la phase pratique du grand chantier de l’opération de validation de son sommier politique. Le nom même de l’opération indique à suffisance son caractère stratégique. Il s’agit, ni plus ni moins de « projeter le RDPC dans son propre futur et celui du pays ». Cet exercice crucial, vital et essentiel, passe par une exigence d’adaptation; l’objectif, au terme du processus, étant de permettre au parti d’avoir des racines profondément ancrées dans le sol. Qui dit enracinement dit fondations solides. C’est exactement cela la validation du sommier. Littéralement, un sommier est un système sur lequel est posé un matelas afin d’obtenir une surface rigide et souple pour dormir. Comme on fait son lit, on se couche… dit l’adage. Sans vouloir dormir sur les lauriers que lui confère son statut de parti leader et majoritaire, le RDPC veut consolider et renforcer davantage son matelas de militants et d’électeurs sur lequel il peut se reposer en toutes circonstances.
La traduction politique de ce sommier consiste à disposer de cellules visibles, vivantes et pleines de vitalité; de comités de base sains et efficaces, de sous-sections dynamiques et mobilisées, avec des militants connus et reconnus, convaincants et convaincus; toujours sur le qui-vive. Cette redynamisation structurelle est une étape cruciale et indispensable avant le renouvellement car elle aura permis de maîtriser le nombre des structures ainsi que les effectifs réels à la base. Tant pis pour ceux qui vont biaiser et détourner l’opération de ses objectifs. Gare à ceux qui veulent déjà aller plus vite que la musique ou qui risquent de mettre la charrue avant les bœufs. Ceux-là, les brebis galeuses, pourraient bien se retrouver fichés dans un autre sommier. En effet, dans une autre acception, un sommier est un ensemble de fiches où la police enregistre les noms et signalements de personnes ayant fait l’objet de condamnations ou de poursuites. Il n’y a certes pas de police politique au sein du RDPC mais pour les besoins de discipline interne, le parti se doit de rester vigilant. Un sommier peut donc en cacher un autre…
Par Christophe MIEN ZOK