En dépit des mises en garde, des militants du Parti ont une fois de plus foulé au pied les directives du Président national en encourageant et en votant contre des listes du Rdpc le 6 décembre dernier.
Jadis ovationné pour le respect de la discipline au sein de ses rangs, le Rdpc glisse dangereusement vers le désordre et l’anarchie, au fil des consultations électorales. Alors que le Parti vient en effet de sanctionner sévèrement des cas d’indiscipline relevés lors du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020, de nombreux militants se sont une fois plus négativement distingués lors des élections des conseillers régionaux du 6 décembre dernier dans plusieurs circonscriptions où le Rdpc pensait naturellement réaliser un sans-faute car disposant soit de la totalité des conseillers municipaux, soit d’une confortable majorité. Alors que le Président national avait dans sa circulaire prescrit solidarité et union sacrée autour des listes investies par le Parti, des militants bien connus ont ici et là, manœuvré pour qu’il n’en soit pas ainsi. Si certains ont boycotté la campagne électorale en contribuant par des sommes ridicules et en s’abstenant de mouiller vraiment le maillot sur le terrain, d’autres ont carrément « motivé » les conseillers municipaux de leur propre parti pour qu’ils votent carrément pour une formation politique de l’opposition, même si ce dernier ne dispose d’aucun élu dans cette circonscription. Si les cas les plus flagrants ont été relevés dans l’Adamaoua où des responsables et des candidats ont ouvertement apporté leur soutien et voté pour l’Undp, faisant mordre la poussière à leur propre parti dans des circonscriptions où il était pourtant majoritaire, d’autres cas tout aussi alarmants ont été documentés dans le Diamaré, Mayo Tsanaga, Mfoundi, Nyong et So’o, Sanaga maritime, Lom et Djerem, Nkam ou encore dans la Mefou et Afamba. Dans cette circonscription qui a toujours figuré au peloton de tête des votes en faveur du Rdpc à chaque élection, 17 conseillers municipaux Rdpc sur 200 ont voté la liste du Pcrn qui n’y dispose pourtant d’aucun conseiller municipal. Confirmant ainsi les rumeurs de sabotage de la campagne électorale par certaines élites déterminées à porter un coup à leur adversaire politique à l’occasion. En voulant ainsi régler des comptes à des concurrents politiques responsables de la campagne électorale ou alors à certains candidats adversaires politiques, ces militants ont ni plus ni moins, trahi leur formation politique et l’engagement sur l’honneur à respecter la discipline du Rdpc. Selon l’Article 31.1 des Statuts: « Constitue une faute disciplinaire, le fait pour tout membre du Parti de contrevenir aux objectifs du Parti définis à l’Article 2 des Statuts ou de refuser d’appliquer les décisions prises par ses organes ». Les contrevenants savent désormais à quoi ils s’exposent. Et certaines voix s’élèvent déjà pour que la hiérarchie du Parti se penche aussi sur ces cas et que tous les militants indisciplinés sans exception, ne puissent plus être candidats dans l’avenir au sein du Parti ou à une fonction nationale sous la bannière du Rdpc. L’opération de renouvellement des bureaux des organes de base annoncée devrait permettre au Parti de séparer la bonne graine de l’ivraie. Ces aventuriers n’ont pas de place dans une formation politique moderne et disciplinée comme le Rdpc qui ne peut s’accommoder de cette indiscipline et ce désordre qui finiront par l’affaiblir, si rien n’est fait aujourd’hui.