Instance par excellence de réconciliation et de pardon, ses conclusions seront vitales aussi bien pour les ex-combattants que pour ceux qui n’ont pas encore déposé les armes.
Comme l’a prescrit le Premier ministre, chef du gouvernement, Dr Joseph Dion Ngute, les cinq jours que dureront le Grand dialogue national, doivent permettre aux Camerounais de se parler loin des querelles inutiles, tout en transcendant les différences. Les membres de la très sensible Commission de Désarmement, Démobilisation et réinsertion des ex-combattants savent que non seulement ils devront marcher comme sur des œufs, mais le produit de leurs délibérations sera ou non un élément clé du dépôt définitif des armes sur le terrain.
Même s’il est indéniable que le Comité national de Désarmement, Démobilisation et réintégration des ex-combattants du Boko Haram et des groupes armés des régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest, créé par le chef de l’Etat le 30 novembre 2018 a déjà fait ses preuves, notamment dans les deux régions, force est de constater que des sceptiques demeurent sur le terrain. La présence à ce conclave de nombreux ex-combattants, les conclusions et les actes d’après dialogue devront réinstaurer la confiance entre les pouvoirs publics et ces compatriotes qui ont opté pour la lutte armée.
Le gouvernement et tous les autres participants qui devront venir sans préjugés ni chantage, savent par conséquent qu’ils jouent gros. D’autant plus que les oiseaux de mauvais augure et tous leurs relais dans la presse nationale et surtout internationale qui ont déjà prédit l’échec de ce dialogue, ne rateront aucune occasion de souffler sur les braises dans le but de radicaliser les séparatistes. Il est bien vrai que comme l’a affirmé un contemporain, quand on aime son pays, on ne pose pas de préalable pour le retour de la paix et la stabilité, mais le contexte et le réalisme veulent que l’on écoute et accorde de l’intérêt à tous et à chacun pour une décrispation définitive devant précéder la paix et le retour à la normale.
Conscient de son rôle central dans ce Grand dialogue convoqué par le chef de l’Etat, Paul Biya, cette commission qui est logée au complexe E du palais des Congrès de Yaoundé, s’est immédiatement mise au travail après la cérémonie d’ouverture officielle par le président, le Premier ministre, chief Dion Ngute. Car cinq jours peuvent en d’autres circonstances paraître longues mais pas du tout dans le cas d’espèce. L’avenir du Cameroun en dépend.
Claude Mpogué