Dans un communiqué rendu public le 17 octobre 2019, le secrétaire général du Comité central tance sévèrement ceux qui, à l’instar de certains responsables du MRC, tentent de relativiser les acquis du grand dialogue national et veulent inciter les populations à la haine et à la violence.
Le mercredi 16 octobre 2019, sur les antennes de RFI, le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun a, entre autres, refusé de saluer le geste d’apaisement du président de la République qui a ordonné l’arrêt des poursuites judiciaires engagées contre lui et certains de ses partisans et alliés. Libre à un Maurice Kamto au summum de l’ingratitude et de la bravade de dire merci au président Paul Biya et de trouver qu’il n’y avait rien à saluer dans cet acte de magnanimité présidentielle. Il a pourtant été libéré le 5 octobre 2019, au lendemain du Grand dialogue national, après avoir passé plus de huit mois en détention, en raison de charges lourdes d’insurrection, d’hostilité contre la patrie et de destruction des biens publics notamment.
Après avoir refusé de participer au Grand dialogue national et même, d’y envoyer des représentants, parce que, pense-t-il, le MRC, c’est lui. Le président national du MRC a prétendu que « le dialogue attendu n’a pas eu lieu » et que les participants aux assises historiques de Yaoundé n’étaient tous que « des Camerounais d’un même parti politique qu’on a choisis en décorant ou en essayant de panacher avec quelques personnes… ». Du grand art en matière de mauvaise foi, mis à nu par le secrétaire à la communication du RDPC. Jacques Fame Ndongo, au micro de RFI également, a relevé en réponse à Maurice Kamto, que « Ce ne fut pas un grand monologue. Ce fut une belle polyphonie. Comment dire que Fru Ndi est un représentant du Rdpc ? Comment dire que Cabral (Libii, Ndlr), arrivé troisième à l’élection présidentielle, est un représentant du Rdpc ? Il y a eu le clergé, la société civile, alors que veut-on d’autre ? »
Le RDPC ne pouvait et n’aurait pas pu se taire. Bien avant le secrétaire à la Communication, le secrétaire général du Comité central en personne, a rendu public un communiqué corsé à dessin. Jean Nkuété y condamne la « mauvaise foi manifeste des hommes politiques », de même que les déclarations des partis politiques qui tendent non seulement à « relativiser l’importance du Grand dialogue national en tant que moment historique de fraternisation nationale », mais également, de minimiser « la portée des gestes de magnanimité librement consentis autour de la rencontre par le président de la République, chef de l’Etat, en particulier, la libération de la centaine et plus de leurs responsables et militants, traduits devant les tribunaux compétents… ».
C’est certain, ce n’est ni du MRC, ni de ses alliés qu’on aurait pu attendre la moindre esquisse de reconnaissance vis-à-vis du chef de l’Etat. D’autant qu’il est de notoriété publique que Maurice Kamto et ses partisans ont délibérément opté, pour leur survie politique après leur désillusion à l’élection présidentielle, de se mettre en dehors de la loi, de défier les institutions républicaines et, pendant qu’on y est, de cracher sur la bienséance et la morale qui s’accommodent pourtant mal de l’ingratitude abjecte. Mais obnubilés qu’ils sont, par des ambitions personnelles, ces assoiffés du pouvoir à tout prix n’ont plus rien à cirer ni avec la morale, ni avec l’intérêt général des Camerounais. Leur leader et ses alliés en sont à appeler à nouveau à « reprendre la résistance », c’est-à-dire, « les violences et le désordre ».
Le RDPC, le parti du président Paul Biya, rappelle une fois de plus, qu’il « s’insurge contre les appels à la violence sous toutes ses formes », de même qu’il s’étonne de « la nouvelle tonalité du discours de certains partenaires du Cameroun qui, il y a quelques semaines à peine, saluaient hautement la convocation du Grand dialogue national et se félicitaient du déroulement des travaux et des recommandations retenues ». Allusion à peine voilée à la nouvelle position de l’Union européenne qui demande encore la tenue d’un « dialogue inclusif », comme si on aurait pu avoir au Cameroun et entre Camerounais, un dialogue plus inclusif que celui organisé du 30 septembre au 4 octobre 2019 à Yaoundé !
Le RDPC exprime à cet effet, son « incompréhension pour ces comportements instables qui sont de nature à semer la confusion au sein de l’opinion ». En outre, le parti au pouvoir « regrette (…) les ingérences récurrentes et irrespectueuses dans les affaires » du Cameroun. Il invite les Camerounais à « ne pas se laisser distraire par tous ceux qui ne veulent pas le bien de notre pays » et à la « plus grande vigilance populaire pour déjouer les entreprises de désinformation et d’intoxication savamment orchestrées sur les réseaux sociaux et différents médias traditionnels, dans le but manifeste de déstabiliser les institutions de la République, de dresser les Camerounais les uns contre les autres sur des bases ethniques et de remettre définitivement en cause le vivre-ensemble harmonieux qui fait la fierté de notre pays ».
Enfin, le RDPC, en même temps qu’il recommande à tous, plus de patience et de confiance au président de la République, pour ce qui est de la mise en œuvre des recommandations du Grand dialogue national, invite ses militants à se mobiliser massivement pour préparer efficacement les prochaines échéances électorales.
Simon Meyanga