Depuis la nuit des temps, tous les peuples (sans exclusive) ont connu des moments de palpitation, de balbutiements et de bégaiement. Le peuple camerounais n’échappe pas à cette loi historique universelle.
Depuis le protectorat allemand (12 juillet 1884), notre cher et beau pays n’a pas connu que les heures de liesse. Il a, parfois, traversé desséquences(plus au moins longues) de larmes, de sueur et de sang qu’il serait fastidieux d’énumérer ici et maintenant, tant ellesparticipent de la mémoire collective. Mais, nonobstant ces heures de cafard, le Cameroun s’est toujours relevé avec détermination et patriotisme. Car, hormis quelques exceptions rarissimes, les Camerounais sont des patriotes authentiques et inébranlables.
Pour eux, l’honneur national ou l’orgueil patriotique ne sont pas négociables. Ils chérissent (au sens cornélien du terme)leur drapeau, leur hymne, leur devise ainsi que tout ce qui honore et grandit leur pays, par-delà leurs divergences (incontournables dans toute vraiedémocratie) politiques ou socio-philosophiques.
Toutefois, de mémoire de Camerounais, jamais, au grand jamais, un leader politique de notre pays exerçant peu ou prou les fonctions qui sont celles du Président Paul BIYA, n’a eu une inspiration aussi courageuse et consensuelle: rassembler, ici au Cameroun, et non dans quelque capitale étrangère, sous la supervision opérationnelle du Premier Ministre, Chef duGouvernement, les forces de défense et les groupes armés, en plus d’un échantillon fort représentatif de toutes les strates régionales, linguistiques, sociologiques, géographiques, socio-professionnelles, religieuses et civiles de notre cher et beau pays. On est donc bien loin de la Tripartite que d’aucuns évoquent, non sansnostalgie, sinon avec un zeste de délectation et qui fut, sans conteste, aussi, un moment décisifde notre cheminement politique et dont les résultats sont gravés dans les annales de notre conscience nationale.
Je rappelle que la Tripartite avait vu la participation du Gouvernement, des Parti politiques et de la société civile. L’objet essentiel était le formatage de la démocratie naissante.
Aujourd’hui, le kaleidoscope des participants n’exclut pas la dimension sécuritaire (les loyalistes et des contempteurs de l’ordre établi). La finalité : la consolidation du vivre ensemble dans un Etat un et indivisible.
Le 10 septembre 2019, le Président Paul BIYA est donc monté d’un cran. Il a écrit l’Histoire en lettres d’or. En chef visionnaire, il a répondu, magistralement et avec des mots justes, précis et concis, aux aspirations fondamentales des Camerounais de bonne foi (de l’intérieur ou de la diaspora) et aux vrais amis du Cameroun et non de ceux qui rêvent de l’apocalypse ou de l’Etat-néant dans notre pays. Une visée cauchemardesque qui demeure une vue de l’esprit, aussi chimérique qu’abracadabrantesque. Au demeurant, les félicitations de M. le Secrétaire Général de l’ONU et celles du Président de la Commission de l’Union Africaine ainsi que les nombreux témoignages d’approbation des Etats amis prouvent, à suffisance, que le Président Paul BIYA a posé un acte historique d’une impressionnante acuité.
Le 10 septembre 2019, le Président Paul BIYA a creusé un sillon lumineux dans l’Histoire politique du Cameroun. Voici pourquoi et comment (la preuve par 4).
1- Alors que l’Etat n’est ni déliquescent ni en agonie, (les Partis politiques fonctionnent normalement, l’administration est opérationnelle, les autoroutes, les routes, les ports, les barrages hydro-électriques, les hôpitaux, les Universités, les lycées et collèges, etc. se construisent avec diligence et méthode). Le Président de la République décide, souverainement, de convoquer un dialogue national sans exclusive, conviant aux débats un échantillon représentatif de toutes les strates politiques, sociologiques, géographiques, sociales du Cameroun, afin d’examiner, consensuellement, les questions les plus variées.
2- Qui plus est (fait inédit au Cameroun), les forces de défense et de sécurité ainsi que les groupes armés sont invités à apporter leur contribution constructive à la configuration du Cameroun de demain, dans la paix, l’unité et la ferveur patriotique.
3- Preuve qu’il n’est pas affaibli politiquement, il refuse de trahir la Constitution en excluant de ce grand conclave historique toute spéculation sur la forme de l’Etat : « le Cameroun est indivisible et il le restera », a-t-il martelé le 10 septembre 2019. Il démontre ainsi, urbi et orbi, qu’il demeure un chef rassembleur, humaniste, visionnaire mais intransigeant sur ses engagements régaliens et sur l’imprescriptibilité de la Loi Fondamentale.
4- Il prouve qu’il ne récuse ni ne stigmatise aucun segment politique, social ou idéologique, tout en rassurant ceux des activistes maximalistes qui acceptent de déposer les armes et de faire amende honorable : tel l’enfant prodigue, chacun d’eux est attendu avec joie et dignité dans la maison nationale et est réintégré dans le tissu socio-économique, sous les auspices des centres DDR (démobilisation, désarmement, réinsertion) que le Chef de l’Etat a créés. Des milliers d’anciens « saccageurs de province » (pour parler comme Voltaire) sont venus à résipiscence. Ils sont bien encadrés et bien orientés. Ils ont commencé une nouvelle vie :sérénité, amour de la Patrie, responsabilité.
Le Chef de l’Etat valorise ainsi la mystique du pardon. Il magnifie la philosophie humaniste voire personnaliste, sans transiger sur les principes sacrés et universels de la République. Aucun citoyen (de l’intérieur ou de la diaspora) n’est de trop sur le vaste chantier de la construction nationale, à condition qu’il respecte les lois et règlements de notre Patrie et que sa démarche soit sous-tendue par l’unité, la paix et le progrès de la Nation.
Telle est la quintessence du Grand Dialogue National initié par le Chef de l’Etat, couronnement de plusieurs initiatives de dialogue sectoriel qu’il a prescrites et suivies avec méticulosité tout en donnant des directives idoines.Nul doute que le Grand Dialogue National seraun moment de grande ferveur patriotique, de vérité responsable, de réconciliation nationale, de fraternité agissante, de joie, de liesse et de magnification d’une camerounité inoxydable. La camerounité des tempsflamboyants de notre Histoire. La camerounité démocratique et solidaire voulue par Son Excellence Paul BIYA, Présidentde la République, Chef de l’Etat avec l’appui intelligent et sincère de toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté, de tous les pays amis, de toutes les organisations internationales connues et reconnues. Honte à celles et à ceux qui, formellement conviés par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, coordonnateur de ce conclave, refuseront d’y prendre part (politique de la chaise vide) ou voudront créer la zizanie en convoquant des sujets anti-constitutionnels. Le nihilisme est nauséanbond.
Ils répondront de leur forfaiture devant l’Histoire. Et, en tout état de cause, l’Histoire ne les attendra pas. Le Cameroun avancera, imperturbablement, vers « le Grand Destin qui l’attend », comme l’a souligné, en bon visionnaire, le 10 avril 1984, le Président Paul BIYA.
Le peuple camerounais vient de lui confier, démocratiquement pour un nouveau septennat, le Destin du Cameroun.
Pr Jacques FAME NDONGO
Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur,
membre du Bureau politique du Comité Central du RDPC